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Campagne du Shanxi : du palais aux cavernes
Pingyao, China |
Pingyao, China
Maison de la brise bienfaisante, maison du savoir, maison du repos intellectuel…
Nous craquons pour chaque nom. Les 123 jardins intérieurs du palais Wang sont tous joliment baptisés, selon la tradition chinoise. Cette ancienne résidence d’été compte deux sections, reliées par un pont. Des statues de lions veillent à l’entrée de chaque porte. Des escaliers très étroits mènent sur des balcons et des temples dédiés à différents personnages ou différents dieux, pour tout autant de besoins et de souhaits : descendance nombreuse, argent, eau et bonnes récoltes. Nous avons beaucoup aimé faire la marche sur le muret de 10 mètres de hauteur, qui nous a permis non seulement d’apprécier la magnifique vue sur l’ensemble du domaine vide, mais aussi sur les voisins.
Ces voisins ont des maisons beaucoup plus modestes. Ils habitent des grottes creusées dans des parois rocheuses. En résumé, des trous dans la pierre. Un mode de vie vieux de 5000 ans. Aujourd’hui, certaines grottes sont branchées au réseau électrique municipal, mais n’ont toujours pas d’eau courante. Tels des espions, ou des voyeurs, nous en avons observé faire la cuisine, le lavage et autres tâches normales de la vie quotidienne. C’est comme faire du camping 365 jours par année. 3 millions de personnes vivraient ainsi dans la région du Shanxi.
À une vingtaine de kilomètres, dans le mignon et très typique village chinois de Zhangbi Cun, la pierre a servi d’abri à un autre genre de demeure. Un ‘château’ souterrain. 10 kilomètres de tunnels construits sur 3 étages et 30 mètres de profondeur. Il a fallu 300 ans pour creuser le réseau. Il devait servir à protéger les résidents d’une éventuelle attaque d’ennemis. Ce qui n’est jamais arrivé.
Le site a été rénové puis ouvert au public en 2005. Pour le visiter, il faut impérativement embaucher un guide pour ne pas se perdre dans le labyrinthe. Chanceux que nous sommes, notre guide avait appris son texte en anglais. Nous ne pouvions pas lui poser de questions, ses connaissances anglophones étant limitées, mais nous avons beaucoup apprécié ses efforts. Nous avons été impressionnés d’apprendre que des chevaux vivaient dans les tunnels. Les Chinois, très ingénieux, ont fabriqué des trappes de toutes sortent pour soit faire prisonniers d’éventuels ennemis, soit s’enfuir rapidement ou tout simplement aérer les lieux.
Ils ont pensé à tout ces guerriers, sauf à une chose : les tunnels n’ont pas de noms.
À suivre : Datong et sa collection de riches sites bouddhistes
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