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Dàtong : la fondue aux bouddhas
Datong, China |
Datong, China
Non loin de Dàtong, dans la région du Shanxi, se trouve la plus ancienne collection de bouddhas sculptés de Chine. Le site a été restauré et est impeccable. Mais avant d’y passer l’après-midi, nous tentons d’aller remplir nos estomacs dans le seul petit restaurant ouvert sur le site. Manque de chance, la dame à l’entrée nous fait timidement signe qu’elle ne peut pas nous servir. Dommage, cela avait l’air bon…
Qu’à cela ne tienne, nous partons visiter la cinquantaine des 252 grottes ouvertes au public. 51 000 bouddhas qui attendent là sagement, beau temps mauvais temps, certains depuis l500 ans. Nous nous penchons pour entrer dans un premier tunnel de pierre. Le bouddha qui nous fait face est immense. Il mesure plus de 10 mètres et est entouré de deux autres statues. Nous avons le droit de le photographier. Avec tout le respect que cela impose. Des gens viennent s’y recueillir et y prier. Nous ne voulons surtout pas les déranger. Eux et le bouddha.
Dans plusieurs grottes voisines, des trous en hauteur ont été creusés pour que les bouddhas puissent regarder dehors. Les bouddhas les plus populaires ont des grottes colorées et sont fabriqués en 3 dimensions. D’autres passent plus inaperçus : avec 2 ou 3 centimètres de haut, coller en ranger sur les parois, il faut pratiquement une loupe pour distinguer les détails. Imaginer les artistes qui les ont fabriqué! Incroyable. Ces grottes représent l’arrivée du bouddhisme en Chine. Les enfants posent beaucoup de questions sur cette religion. Ce n’est pas toujours facile pour les parents de répondre…la beauté de la chose, c’est que nous apprenons avec eux. En quelque part, cela nous enseigne l’humilité.
Le temps passe et nous sommes maintenant affamés. Nous retournons au même restaurant, qui s’est un peu vidé. L’hôtesse hésite tout de même à nous prendre. Elle ne parler pas anglais et à peur de nous servir. Un client la convint et nous voici attablés. L’aventure culinaire commence.
En quelques secondes, 3 serveuse et la gérante du restaurant s’amènent. La gérante est évidemment en charge. Elle nous présente un menu en mandarin. Elle ne parle pas anglais et notre i-pod parle un tout petit peu chinois. Après 5 minutes, nous réalisons que nous sommes dans un resto de fondue chinoise et qu’il faut choisir plusieurs plats, dans différentes catégories d’aliments. Ça se complique. Après 5 autres minutes à tenter de comprendre nos choix, nous lâchons prise et décidons de faire confiance à la gérante. À ses goûts et à son honnêteté
Une fois la commande passée, les serveuses prennent la relève pendant que Sylvain et Xavier vont à la salle de bain. Elles reviennent avec 4 pots de bouillon et ‘allument’ la table. La table a 4 réchauds intégrés, cachés sous la nappe, que l’on espère ininflammable. Puis elles déposent 4 plats d’entrées, une assiette de bœuf, une assiette de boulettes de porc, 4 assiettes de légumes et des bols de sauce à l’arachide. Marie-Claude et Émilie se regardent les yeux ronds : comment allons-nous manger tout cela? Les serveuses reviennent. Avec une assiette de poulet, une d’agneau, une de poisson, une de différents tofus et une assiette de verdure. Sylvain et Xavier nous rejoignent à table, super étonnés. Oh la la, ce festin va surement coûter une fortune! Comme nous ne pouvons plus reculer, nous décidons d’apprécier le repas jusqu’au bout. Nous verrons bien ensuite. Nous avons mis 2 heures à faire honneur à tous ces plats, ou presque. C’était succulent. Nous étions les derniers clients du resto lorsque nous avons demandé la facture. Les dents et les fesses serrées. Nous prenons un grand respire et..retrouvons le sourire. 33 dollars canadiens. Nous aurions été fous de nous en passer! Il n’y avait pas que nous de soulagés. La gérante était heureuse d’avoir relevé le défi de nourrir des illettrés mandarins occidentaux. À la sortie, elle a quitté son bureau pour venir nous serrer la main. Nous l’avons chaudement remercié, elle et son équipe.
La fondue chinoise n’aura plus jamais le même goût. Les souvenirs de bouddhas et de chaos linguistiques font à jamais partie de nos papilles gustatives!
À suivre : à la conquête de la muraille de Chine
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