Phonsavan-la vallée des mystères

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Phonsavan-la vallée des mystères
Ponshavan, Lao Peoples Dem Rep

Ponshavan, Lao Peoples Dem Rep


Des centaines de petits et de très gros pots en pierres entourent la petite ville de Phonsavan. C’est la vallée des jarres, ou la vallée des pots-dont-on-ne-sait-pas-ce-qu’il s-font-là. Selon la légende lao, ces jarres ont été taillées il y a 2 mille ans pour célébrer des victoires de guerres avec des victuailles et du vin. Des archéologues, qui ont découvert des ossements dans les jarres ou aux alentours, croient plutôt qu’il s’agissait d’urnes funéraires. Sur l’un de ces pots est sculpté l’image d’un humain souriant. Mystère.

Et comme pour ajouter une atmosphère nébuleuse à notre visite, il pleut ‘à boire debout’. Pourtant, c’est la saison sèche. Mais depuis 2 jours, c’est le déluge jour et nuit. Il faut faire davantage attention où l’on met les pieds. Il est très important de suivre le sentier car le terrain est encore miné d’engins explosifs non désamorcés. Cette unique vallée centrale du Laos a secrètement été utilisée durant la guerre du Vietnam. La CIA avait recruté des Hmong lao indépendantiste pour se battre contre le parti communiste du Phatet Lao soutenu par les Nord Vietnamiens. Ce serait la région la plus bombardée au monde. À quelques mètres de la vallée des jarres, nous visitons des grottes naturelles qui ont servi d’abris aux soldats. L’une d’entre elle, qui abrite un grand bouddha doré, servait d’hôpital. Une civière métallique et un tambour de moine s’y trouvent encore. Non loin, un vieux tank russe rouille, abandonné dans un fossé. Et des maisons sont maintenant construites sur une ancienne piste d’atterrissage américaine. Depuis la fin de la guerre, la vie a repris son cours sur cette vallée meurtrière. Beaucoup de Hmongs sont déménagés aux États-Unis. Et ceux qui sont restés ne veulent plus pleurer sur le sort de leurs disparus. Ils déminent leur vallée et sèment leur nouvelle vie.

Pour les aider, la compagnie Lao sériculture a créé une ferme de culture et de tissage de soie organique. Ils cultivent les mûriers et utilisent leurs feuilles pour nourrir des vers à soie. Ils utilisent les cocons, mangent certains vers, en élèvent d’autres et transforment la soie brute en œuvres d’art. Les dames nous ont expliqué comment elles lavent et teignent les balles avec des produits naturels (des fleurs, des roches, des écorces, des plantes…). Puis, des tisserandes mettent une vingtaine d’heures à préparer leur métier à tisser et travaillent durant plusieurs jours à fabriquer des étoffes magnifiques pour tailler les traditionnelles jupes lao. Une petite boutique sur la ferme vend des écharpes et du thé de mûres que l’on dit excellent pour soigner bien des maux. Ce projet est très important pour la vingtaine de tisserandes qui y gagnent en spécialisation, autonomie (elle reçoive un salaire) et en confiance. Les villageois ont beaucoup de respect pour leur talent.

Quant à nous, nous ne voyons plus les tissus lao de la même façon. La dextérité des tisserandes, leur patience et leur talent nous ont beaucoup impressionné.

Et si les jarres avaient un lien avec la production de tissus en soie? Elles ont peut-être servie à teindre les balles ou à nourrir les vers! Non?

À suivre: bénévolat à plat!


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