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Nouvel an Khmer: les traditions
Kompong Thom, Cambodia |
Kompong Thom, Cambodia
Bonne année! C’est la troisième fois en quatre mois que nous célébrons le Nouvel An. Au nord ouest du Cambodge où nous sommes, les célébrations passent plutôt innaperçues. Un tout petit feu d’artifice et quelques danses en ligne dans les rues. Les restaurants sont fermés et le coût du transport double. Pendant que les voyageurs se cassent un peu la tête pour manger et se déplacer, les Cambodgiens fêtent plusieurs jours chez leur famille et dans les temples.
Nous avons décidé de suivre les Khmers aux temples et voir ce qu’ils y faisaient.
Assis sous les arbres, ils pique-niquent, jouent et rient en famille. À Kompong Cham, entre la Montagne de l’Homme et la Montagne de la Femme, de petits groupes installent des décoration dans les arbres. Selon la légende, ces montagnes auraient été l’hôtes d’un concours entre une mère et son fils. Le fils, kidnappé en bas âge, serait retourné adulte à son village d’origine et serait tombé amoureux d’une très belle femme plus âgée que lui…sa mère. Celle-ci l’aurait reconnu, mais lui n’aurait rien voulu entendre. Il souhaitait la marier. Pour éviter l’union, la femme proposa au fils un concours: l’équipe qui réussissait en une nuit à construire la plus haute tour sur une montagne pouvait décider du mariage. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Vers minuit, les femmes auraient allumé un énorme feu et auraient fait croire aux hommes que le soleil se levaient. Les hommes partis se coucher, les femmes eurent quatre heures supplémentaires pour terminer leur travail. Elles auraient gagné et le mariage n’aurait pas eu lieu. Marie-Claude croit qu’il s’agissait d’une bonne ruse…Sylvain crie plutôt à la tricherie.
À quelques minutes de tuk-tuk, une autre famille khmer est occupée à visiter le Wat Norkor, une fusion entre de nouvelles constructions religieuses et de vieux temples à fresques. L’endroit est paisible. Les vieilles pierres valent le déplacement. Certaines peintures beaucoup moins. Elles ont été refaites par des artistes qui n’ont visiblement pas reçu de formation. Le nom des donateurs qui ont parrainé les ‘oeuvres’ est écrit sous chaque peinture…en fait de restauration, nous avons rarement vu pire.
Dans la forest de Kompong Thom, c’est une autre histoire. Il se cache là un véritable petit bijoux. Un groupe de trois sites pré-ankorien, le Sambor Prei Kuk, ancienne capitale construite au début du 7e siècle. Sans guide pour nous montrer le chemin entre les arbres et la végétation ‘same-same-but-different’, nous nous sommes presque perdus à deux reprises. Nu été l’achelandage du Nouvel An, nous y serions peut-être encore….quoique nous aurions pu suivre les traces des fêtards: leurs déchets trainent malheureusement partout. Malgré les nombreuses poubelles, ils laissent presque tous leurs cannettes et leurs contenants en plastiques devant les statues des lions en pierre, les arches colorées de lichens verts et les superbes bassins en terrace, dans lesquels vivent nénuphars et lotus roses. Des petites dames aux ballets de tiges végétales n’en finissent plus de nettoyer. Il faut croire que l’inconscience des uns donne de l’emploi aux autres…
Tranche de vie…
À Kompong Cham, un pont de bambou relie une île du Mékong à la ville. 14 avril, jour de l’An, le passage sur le pont est gratuit. Le traffic est…indescriptible. Motos, vélos, camionnette et voiture roulent dans tous les sens. Les piétons tentent de marcher en ligne droite, de chaque côté. Les planches et batons de bambous bougent au poid des véhicules et des passagers. Tout un spectacle! Le pont semble résister au traffic, mais ne survie jamais à la crue du Mékong, en saison des pluies. C’est pourquoi depuis des décennies, en saison sèche, des ouvriers mettent des jours à le reconstruire. Mais cette tradition s’achèvera en 2012. Les Japonais vont construire un pont en béton. Pas beau, mais résistant et moins cher en coûts de construction et d’utilisation pour les habitants. Alors profiter bien Cambodgiens de votre petit pont d’histoire gratuit aujourd’hui.
Prochain récit: après avoir passé deux mois à visiter des temples pré-angkoriens nous sommes maintenant prêts à admirer un chef d’oeuvre d’architecture mondial: les temples d’Angkor!
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