Dalat : beauté, horreur et beauté

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Dalat : beauté, horreur et beauté
Dalat, Vietnam

Dalat, Vietnam


À plus de mille pieds d’altitude, les balcons des maisons coloniales surplombent le grand lac artificiel. L’ancienne station balnéraire française n’a rien d’une ville vietnamienne typique. Elle ressemble davantage à Lugano, en Suisse!

À Dalat, nous avons retrouvé le plaisir de marcher les rues toute la journée. Toujours réglée entre 20 et 25 degrés celcius, la température idéale permet non seulement de bouger, mais aussi de produire dans la région des fruits et des légumes non habituels dans le pays, comme des carrottes, des pommes de terre, des avocats, des caféiers et des raisins, utisés dans la concoction du fameux vin de Dalat.

Les gens sont aussi généralement plus calmes et les vendeurs, moins pressants. Et beaucoup de personnes parlent encore français.

C’est dans cette charmante ville que nous avons vu les premiers accidents de la circulation du voyage. Trois en une seule journée. Cela a commencé par deux dames qui ont embrassé l’asphalte après que leur moto soit entrée en collision avec une autre moto. L’une boitait, l’autre doit surement souffrir de nombreuses contusions.

Plus de peur que de mal.

Puis Sylvain a sauvé la vie d’une petite fille de 6-7 ans. Elle traversait la rue sans regarder, en courant, lorsqu’un minivan est sortie d’une courbe à pleine vitesse. Sylvain, qui a vu le danger, a crié deux fois au chauffeur de s’arrêter. Le chauffeur l’a heureusement entendu, a poussé les freins au tapis de son minivan et à éviter la fillette d’un poil. Vraiment, nous ne comprenons pas encore comment la petite a pu s’en sortir indemne…

Ce n’a pas été le cas de deux jeunes ados plus tard en après-midi.

Un autre minivan, qui roulait trop vite, a fauché leur moto. Juste devant nos yeux, sous notre balcon d’hôtel. Nous avons interdit aux enfants de regarder et nous nous sommes précipités sur les lieux de l’accident. Horreure. Les deux jeunes ne bougeaient plus. L’un avait le teint vert, l’autre une double fracture ouverte à une jambe, des fragements de ses os gisaient sur la chaussée. Une vingtaine de personnes les entouraient mais personne ne faisait rien. Sylvain, en secouriste, a demandé en anglais que quelqu’un appelle une ambulance. Il s’est approché des jeunes, qui étaient toujours vivants. Les hommes, qui voyaient Sylvain et ne savaient pas trop comment réagir, ont finalement mal réagi. Ils ont commencé à vouloir bouger les jeunes. Sylvain s’est interposé et a compris qu’il n’y avait pas d’ambulance à Dalat. Il a essayé de leurs expliquer d’appeler un taxi ou d’amener une voiture. Les hommes n’ont rien voulu entendre. Ou ne comprenaient rien. En situation d’urgence, la barrière de la langue est un obstacle majeur. Pas le temps de parler lentement, ou de s’appliquer à faire des signes. Les hommes se sont graduellement affolés puis énervés, aucun d’entre-eux ne connaissait les premiers soins et ces hommes n’avaient pas du tout envie de s’en faire montrer par un étranger. Ils ont pris les jeunes dans leur bras, le dos plié en deux, les jambes contorsionnées dans des positions humainement impossibles (les victimes devaient être en morceaux…) et ils sont partis avec eux, la cigarette dans la bouche…en moto. Sylvain était très déçu. Et fâché à la fois que les hommes ne lui aient pas fait confiance. Un événement qui nous rappelle que le Vietnam est un pays en voie de développement. Et qu’il est important pour nous de ne jamais avoir d’accidents ici. Nous avons regardé les jeunes victimes partir et nous étions très inquiets…allaient-ils survivre au transport?

Nous sommes tous repartis marcher, question de nous vider l’esprit. En fouinant pour trouver un restaurant, nous avons été accueillis sur un perron par Tu Anh, une dame énergique et très sympathique. Elle cuisine depuis cinq ans et ne ménage rien pour ses clients. Pendant deux jours, elle nous a fait goûter à ses spécialités, dont la célèbre fondue vietnamienne, à des prix d’amis. Le tout accompagné d’un service chanté entre deux plats, d’éclats de rire et d’histoires d’amour entre sa grand-mère vietnamienne et son grand-père français. Nous avons retrouvé le sourire.

Et nous a permis de continuer à apprécier Dalat dans toute sa beauté.

À suivre : Nha Trang : plongée en Mer de Chine!


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