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Hoi An : ville marchande
Hoi An, Vietnam |
Hoi An, Vietnam
‘Want a dress madame?’, ‘Monsieur, pants? Monsieur?’
Hoi An est la capitale des couturiers vietnamiens. De quelques heures en quelques jours, les rois de la copie peuvent vous faire la robe d’Angélina Jolie ou le complet de Brad Pit d’après une photo prise sur le tapis rouge de Cannes. Ou de jolie costumes traditionnels.
Leurs échoppes, ensevelis de balles de tissus pêle-mêle, sont installées dans de magnifiques maisons historiques. La ville portuaire compte huit cent édifices d’architecture japonaise, chinoise et française. Le tout bordé d’une rivière dans le vieux centre-ville. Après avoir risqué nos vies à traverser les routes depuis deux semaines, il fait bon se balader dans les rues interdites aux véhicules. Nos marches préférées : se perdent dans les étroites ruelles, là où les locaux font leur lessive, les enfants jouent au foot et les hommes font la sieste.
Et où les chefs préparent les spécialités culinaires de Hoi An. Oh la la.
Les roses sauvages : petits raviolis de pâte de riz farcis au porc et aux crevettes, façonnés en forme de fleur.
Les won ton chinois et les crêpes de riz farcies aux pousses de soja et de fines herbes enroulées dans du papier de riz.
Les Cao Lau, petites pâtes rectangulaires épaisses servies en soupe
Et les rouleaux de printemps façon Hoi An, pour ne nommer que ces spécialités.
Le grand malheur de Sylvain, c’est de ne pas pouvoir mettre toutes les beautés de cette cité marchande sur pellicule. La caméra est malade. Elle fonctionne mal et nous ne réussissons pas à lui trouver un médecin. Sylvain est très déçu. La qualité des photos est diminuée. Nous l’utilisons quand même en attendant de trouver une solution, les souvenirs photos sont trop importants pour nous.
La caméra fiévreuse nous accompagne au site archéologique My Son, le plus important site de ruines du peuple Cham. La défunte royauté de Champa, qui n’avait pas assez de terres agricoles pour nourrir tous les siens, s’était convertie en semi-pirates et attaquaient les bateaux dans la mer de Chine. Elle faisait également la guerre à leurs voisins. Les Chams ont vaincu les Khmers au 12ieme siècle mais se sont faits battre par les Vietnamiens cinq cents ans plus tard. Aujourd’hui, on dénombre encore cent mille Chams au Vietnam. Autrefois pratiquant les cultes indiens, 80% d’entre-eux sont maintenant musulmans.
Nous avons découvert à My Sun des sculptures et des divinités nouvelles, empruntées à l’hindouisme, des bassins d’eau Cham, des pierres avec des messages gravés dans la langue sanskrite, des sanctuaires sans fenêtres et des pièces d’architecture d’influence Malayo-polynésienne.
Le site, redécouvert dans la jungle il y a une centaine d’année, est maintenant protégé par l’Unesco. Mais il a lourdement été détruit par des bombardements américains. Nous sommes presque seuls à nous balader entre les vieilles pierres, les shivas et les lingas. Pas d’inscription qui nous explique ce que nous voyons. Pas de motos ni de bruits de ville. Du silence.
Nous ne pensions pas que cela existait au Vietnam!
‘Water madame?’ ‘Buy from me monsieur?’
Vous l’aurez deviné, la pause silence a été de courte durée! :0)
prochaine visite : La citadelle de Hue
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