Anciennes cités Décapolis

<![CDATA[

Anciennes cités Décapolis
Umm Qais, Jordan

Umm Qais, Jordan


Un café turc à la main, des kébabs d’agneau et de la salade arabe en bouche, nous profitons de la vue magique qu’offre l’unique terrasse du resto d’Umm Qais. Un seul coup d’œil nous permet de voir TROIS pays à la fois : Israël et le lac Tiberias (Mer de Galilée), les plateaux du Golan disputés à la Syrie, et la vallée jordanienne du Jourdain. Une véritable carte postale. Le tout, agrémenté des vestiges de Gadara, l’une des dix anciennes cités Décapolis.

Les Décapolis, construites plusieurs centaines d’années avant J.C., avaient pour but de maintenir la culture grecque et romaine dans une région plutôt colonisée par les Juifs, les Nabatéens et les Arméniens. Elles regroupaient Gadara, Philadelphia (Amman),Gerasa (Jerash), Raphana, Dion, Pella (Tabaqa Fahil) Scythopolis, Canatha, Hippos et Damascus, les quatre dernières étant situées à l’extérieur de l’actuelle Jordanie.

Peu de touristes occidentaux se rendent à Umm Quais-Gadara, parce que le site est très mal desservi par les transports publics. Et pourtant, c’est un lieu magique de par ses ruines et son emplacement géographique. Cela donne le goût à Émilie de nous faire un petit spectacle de ballet dans le vieil amphithéâtre, qui pouvait asseoir jusqu’à trois mille personnes.

Les ruines romaines se juxtaposent à celles d’un village Ottoman abandonné. Le jardin aux colonnades de basalte noir, de marbre et de calcaire, abritait autrefois une ancienne église byzantine. Celle-ce était construite à proximité de la route Decumanus Maximus, qui reliait d’anciennes cités à la Mer Méditerranée.

Comme cette route est désormais fermée, nous empruntons celle qui mène sous le niveau de la mer, au creux même de la vallée du Jourdain. Nous roulons à quelques mètres des frontières israéliennes. À certains endroits, seule une clôture de barbelé nous sépare du pays voisin. Nous devons nous arrêter plusieurs fois aux postes de surveillance, où des gardiens lourdement armés vérifient nos passeports et nous sourient lorsqu’ils découvrent que nous sommes Canadiens.

La vallée regorge d’oliviers, de grosses figues vertes sucrées et de vignes. Les catholiques utilisent les raisins pour fabriquer les rares vins de Jordanie. Malgré les nombreux détours routiers, nous réussissons à trouver les ruines de Pella. Les archéologues seraient très intéressés par ses pierres qui témoigneraient de six mille ans d’activités humaines continues. Ce serait le site historique le plus important du pays. Les fouilles révèlent qu’à son apogée, elle jouissait d’une riche vie culturelle et d’une autonomie économique telle qu’elle fabriquait même ses propres pièces de monnaie. Mais il nous faut beaucoup d’imagination pour comprendre la grandeur et la richesse de cette ancienne cité. Les ruines sont éparpillées et nécessitent encore beaucoup de travail de restauration. Nous ne réussissons qu’à prendre une seule photo!

Ce n’est pas le cas de sa ‘voisine’, Jerash (Gerasa), l’une des attractions touristiques les plus populaires du pays. Et pour cause. C’est l’un des meilleurs exemples de villes provinciales romaines du Moyen-Orient. Le site est géant et ses structures sont magnifiquement préservées grâce au climat sec du désert. C’est un petit monde en lui-même, que nous visitons en fin d’après-midi. Là où la lumière est à son meilleur. Là où les pierres semblent revivre. Il y a d’ailleurs encore des spectacles de chevaux qui se tiennent à l’intérieur du vieil hypo drome et des spectacles de musique durant un festival d’été dans l’amphithéâtre. Cet amphithéâtre offre une qualité de son incroyable que nous pouvons apprécier grâce à un guide-musicien qui offre à son petit groupe un mini spectacle de cornemuse.

Tout sur ce site est gigantesque. La place publique, où se tenaient les rassemblements et les marchés publics. L’allée de pierres croches de près d’un kilomètre, où surplombent de chaque côté des dizaines de colonnes de calcaires. Nous nous sentons petits, tellement les colonnes sont imposantes. Des fontaines, des fondations d’églises byzantines, un Nympheum, les temples de Zeus et d’Artémis, le tout encerclé par une muraille avec deux arches restaurées à ses extrémités nord et sud. Nous prenons tellement de temps à errer entre les ruines et imaginer le passé que des gardiens nous poursuivent pour que nous accélérons le pas vers la sortie.

Leur journée est terminée. Du même coup, la nôtre aussi! Retour à notre ville Décapolis de base pour la nuit : Amman-Philadelphia

La suite des aventures en voitures : Salt, cité ottomane


]]>

Laisser un commentaire