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Le Caire : la cousine Christine
Cairo, Egypt |
Cairo, Egypt
Le calme est revenu Place Tahrir. Les manifestations du 28 et 29 juin se sont apaisées. OUF! Car nous n’avions pas envie de nous rendre dans un Caire trop bouillant et désordonné. Notre voyage en Égypte est le fruit de plusieurs mois de réflexions. Y serons-nous en sécurité? La tension a-t-elle suffisamment diminuée?
Nous avons débuté nos aventures dans le pays africain par un arrêt de cinq jours dans la ville côtière de Dahab. Notre traversée à la frontière jordanienne s’est très bien déroulée. Nous avons pris le bateau d’Aqaba à Nuweiba, puis réussi à attraper un taxi privé à rabais. Les touristes sont rares. Même si plusieurs commerçants tentent de gonfler les prix des tours, des plongées et autres loisirs pour palier au manque de revenus, d’autres se disent qu’il vaut peut-être mieux diminuer les tarifs et au moins, attraper les voyageurs qui passent. Certains restaurateurs offrent 25% de rabais sur la nourriture. D’autres des boissons et des desserts. Certains ont tout simplement fermé boutique. Ces cinq jours tranquilles à Dahab ont permis à Émilie de faire un dernier sprint avant ses vacances scolaires. Il ne lui reste plus qu’un examen final pour un cours. Ensuite, elle poursuivra ce qui reste de ses travaux en Mathématiques au retour. Elle travaille sur ses classes à distance depuis un an et demi. Elle mérite une pause. Son cerveau a besoin de s’éventer!
Nous avons sillonné la péninsule du Sinaï en bus et roulé dans un tunnel sous le canal de Suez pour arriver, sept heures plus tard, dans la capitale égyptienne. Qui nous sourit et nous accueille à l’hôtel? Christine, la cousine de Marie-Claude! Elle partagera une quinzaine de jours avec nous. Bienvenue dans notre famille élargie! Sylvain passe maintenant pour un homme riche. Les hommes dans la rue lui crient : ‘you are a rich man, you have three women!’. Et les impolis de dire…’three camels’ ou ‘trois gazelles’…..
Les Égyptiens sont de grands comédiens. Ou de grands arnaqueurs? Nous ne comptons plus le nombre de fois où ont nous a dit qu’un musée, un hôtel ou un restaurant était faussement fermé. L’objectif : nous en proposer un autre à commission. Beaucoup de gens insistent pour nous montrer un chemin évident, nous expliquer à quoi servent nos propres appareils ou veulent nous informer sur tout et sur rien dans le but très précis d’obtenir un pourboire. Un bakchich. Si l’on se fait prendre, ce sont les négociations qui commencent. Et négo ou non, l’arnaqueur ne sera jamais satisfait du résultat. C’est un jeu, nous le comprenons. Un jeu épuisant. Nous jouons à répondre en français, nous jouons aux imbéciles qui feignent de ne pas comprendre, nous essayons sans cesse de trouver de nouvelles tactiques pour réussir à nous rendre du point A au point B.
Puis nous nous perdons. C’est ainsi que nous avons pris un café turc chez un commerçant très sympathique et avenant qui…ne vendait pas vraiment de café, seulement les grains. Il nous a installé sur des tabourets en rue, près de la célèbre Place Tahrir. Un pur moment magique comme nous les aimons. À regarder vivre et passer les locaux. À échanger avec le commerçant. À prendre une pause du ‘dangerous Cairo’, sa nouvelle réputation héritée du difficile et sanglant printemps arabe. La tension se ressent encore dans les rues. Parfois, des gens deviennent agressifs lorsque nous refusons leurs offres. La station de métro Mubarak, autrefois nommée en l’honneur de l’ancien dictateur, est déjà rebaptisée. La Place Tahrir, théâtre des manifestations mortelles, est occupée jour et nuit. Nous n’avons d’ailleurs pas de photos de Tahrir…déjà que nous attirons les regards en se promenant à 5 dans une ville désertée des touristes, nous la jouons prudent avec la caméra. Et nous nous tenons loin de tout attroupement local.
Nous vivons un moment historique. En 250 ans de tourisme, l’Égypte a rarement été aussi vide de voyageurs. Le merveilleux Musée égyptien est presqu’uniquement à nous. Un VIEUX musée, où des oeuvres inestimables ne sont pas toujours bien conservées. Où les informations sont encore écrites à la dactylo. Où il faut payer un onéreux surplus pour avoir le privilège de voir de vraies momies de rois. Les Égyptiens ont mis quatre mille ans à développer leur technique de momification. Ils sont tenaces et habiles ces Égyptiens. De grands artistes! Les corps de rois et de reines sont si bien conservés qu’on dirait qu’ils nous regardent, couchés dans leur cercueil moderne en verre.
Non loin de ces momies, les trésors enterrés dans le tombeau de Toutankhamon sont d’une grande beauté et d’une grande richesse. Les égyptologues ne peuvent toujours pas expliquer pourquoi un pharaon mort à dix-neuf ans, sans avoir eu le temps d’accomplir de grandes réalisations, ait été enterré si riche.
Xavier et Émilie se sont beaucoup amusés à tenter de déchiffrer les dessins et les hiéroglyphés sur les pièces exposées. Nous avions tous l’impression de nous promener dans la caverne d’Ali baba.
Puis le voleur est arrivé…en taxi. Le chauffeur a feint de se perdre en chemin en route vers le Caire islamique. Résultat : nous avons payé trois fois le prix. Nous nous sommes remis de cette arnaque en visitant le souk. Deux femmes musulmanes se sont empoignées, l’une a enlevé le voile de l’autre. Nous nous sommes éloignés et réfugiés dans un café populaire pour essayer l’incontournable shisha, le narghilé à la pomme. Ça fume au Caire, dans tous les sens du mot!
Prochaines aventures : visite des pyramides!!!
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