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Luxor : capitale des pharaons
Luxor, Egypt |
Luxor, Egypt
Tombeaux, temples, musées…difficile de faire des choix de visite à Luxor.
L’ancienne citée de Thèbes regorge de sites funéraires incroyables, reliés à une histoire tout aussi fascinante. Cette fois, nous embauchons un guide pour nous y retrouver.
À bord d’un minivan climatisé, le grand luxe à 50 degrés Celsius, nous croisons deux énormes statues de 23 tonnes, des reproductions d’Amenhotep III. Les colossis de Memnon. Elles sont tout ce qu’il reste d’un ancien temple. À l’origine, l’air qui passait et ressortait à l’intérieur de ces deux blocs de pierre de mille tonnes, imitait le son de la respiration. Cela laissait l’impression que les statues étaient vivantes. Ils sont incroyables ces Égyptiens!
Quelques kilomètres plus loin, nous sommes muets devant le temple funéraire d’Hatshepsout, le ‘Château des Millions d’années’. La reine pharaon se présentait comme un homme, avec une fausse barbe. Hatshepsout avait épousé son demi-frère pour que celui-ci puisse monter sur le trône en toute légitimité. Le demi-frère époux mourût et le fils qu’il a eu avec une de ses concubines était trop jeune pour régner. C’est Hatshepsout qui prit sa place sur le trône.
Son château du dernier repos est d’une grande beauté. Le premier et le deuxième étage sont reliés par un gigantesque escalier.
Le rez-de-chaussée présente des pétroglyphes multicolores intactes, qui racontent entre autre la naissance d’Hatshepsout. Pour se faire accepter comme reine, elle inventa être la fille du dieu Amon, qui aurait pris les traits de son père, Thoutmosis 1er, lors de sa conception.
Plus haut, le deuxième étage reconstruit offre une belle promenade avec vue sur la vallée entre des colonnades sculptées. Que de travail pour le culte de la mort!
Derrière ce temple, de l’autre côté de la montagne, se trouve la vallée de Rois. Des dizaines de tombeaux de pharaons du Nouvel Empire et de certains nobles gardent des secrets pharaoniques encore non déchiffrés. Beaucoup ont été pillés. Ils ont été victime de vols sur des siècles. Des momies ont été déménagées dans deux cachettes : Deir-el-Bahari et dans le tombeau d’Amenhotep II.
Nous pouvons seulement visiter trois tombeaux : celui de Ramsès IV, de Ramsès III et de Ramsès I. Les autres sont fermés soit pour restauration, soit par soucis de conservation. Un trop grand nombre de visiteurs dans les petits murs de pierre font augmenter le taux d’humidité et du coup, abiment les parois. Ces parois sont recouvertes de dessins colorés. Des galeries peintes sur plusieurs mètres. Des jupes triangulaires dépeignent des cérémonies funéraires. Une barbe de pharaon droite représente le roi vivant, une barbe recorbée, un roi mort. De leur vivant, la tête de pharons était déformée, allongée en cône lorsqu’ils étaient bébés, pour marquer leur rang. Les tombeaux que nous visitons n’ont jamais été terminés. Ils étaient construits durant le règne des pharaons. 10 mètres environ par année. Plus le règne était long, plus le tombeau était grand. Les travaux n’arrêtaient qu’à la mort!
Nous sommes des voyageurs chanceux. Habituellement, la Vallée des Rois accueillent 6000 visiteurs par jour sous un soleil de plomb. Il faut mettre deux heures d’attente par tombeau. Mais cet été, le site n’accueille que 500 visiteurs par jour et nous n’avons pas besoin d’attendre une seule seconde aux portes!
La vallée des Reines est tout aussi majestueuse. Nous pouvons seulement visiter deux tombeaux: celui de Titi, fille et épouse royale et celui d’Amonherkhèpeshef, fils de Ramsès III, qui n’est jamais devenu pharaon car il est mort avant son père.
Dans ces tombeaux, un fœtus humain royal est exposé parmi des pétroglyphes conservés sous une vitre. Les spécialistes ne s’entendraient pas sur les raisons de sa présence. Un troisième tombeau est ouvert à fort prix. Selon notre guide, le tombeau de Nefertari serait le plus beau et le plus cher de l’Égypte : près de 7000$ américains pour avoir le privilège d’y entrer 10 minutes, groupe de 10 personnes maximum. L’objectif : faire fructifier le joyau tout en le protégeant de l’activité humaine.
Une prochaine fois pour nous…peut-être!
Retour au centre-ville de Luxor, qui abrite un temple magnifique. La lumière y est de toute beauté au coucher du soleil. À proximité, nous nous sommes baladés sur la superbe allée de sphinx qui ouvre le chemin au complexe de Karnak, construit sur plus de deux millénaires.
Entre ces deux sites s’élève le Musée de la ville, un petit bijou d’information.
Il nous permet de mieux comprendre l’histoire de la région, la fabrication du papyrus et des pratiques de l’Égypte ancienne. Il nous a aussi causé toute une surprise : il abrite une momie CANADIENNE d’adoption! Ce qui serait Ramsès I aurait été volé et déménagé au Canada à la fin du 19ième siècle. La momie resta anonyme dans un musée de Niagara en Ontario durant 130 ans. Vendue en 1999, des recherches menées aux Etats-Unis conclurent qu’il y aurait de forte chance pour qu’elle soit Ramsès I. Les restes du pharaon ont été retournés à l’Égypte en 2003. Nous pouvons témoigner que la momie semble maintenant reposer en paix!
Avec la chaleur qui nous ralentit et tous les trésors de la région à admirer, nous restons 6 dodos dans l’ancienne Thèbes. Nous en profitons pour passer deux après-midi à la piscine, traverser plusieurs fois le Nil, essayer des spécialités de la région et inventer toutes sortes de tactiques pour repousser les NOMBREUX revendeurs. En quinze minutes, de notre hôtel au Temple de Luxor, une trentaine sont venus nous offrir tout et rien, du beau et du n’importe quoi. Des jeunes enfants ont arrêté leur partie de soccer pour nous demander des bakchichs. Un vendeur sympathique nous a chanté une chanson en nous talonnant sur une vingtaine de mètres pour nous vendre ses chandails. Une jeune fille a refusé le sandwich qu’on lui tendait, elle ne voulait que des euros! Et un conducteur de felouque nous a poursuivi sur les deux rives du Nil pour nous inciter à acheter un de ses tours. Chaque sortie est une aventure. Et demande beaucoup d’efforts de maîtrise de soi, d’humour, de patience, de négociations et de refus fermes.
Luxor ne vit que de tourisme. Les temps sont très durs pour ses habitants depuis la révolution. Le seul endroit où nous avons un répit des demandes incessantes de bakchichs, c’est à notre super Hôtel le BOOMERANG, tenu par une Australienne et son mari nubiens. Ils ont un adorable petit garçon, Yousef, qui nous a rendu heureux en exerçant ses premiers pas devant nous! En plus de nous charger un prix très bas pour une chambre familiale style appartement et une chambre privée pour la cousine Christine, les proprios nous ont gratuitement fourni le petit-déjeuner buffet toute la semaine. Les temps sont durs pour eux aussi.
Ici, nous n’avons pas observé que l’histoire ancienne : nou
s avons fait partie de l’histoire actuelle de gens qui subissent les contrecoups de la révolution égyptienne.
De gens qui ne savent pas trop comment survivre, qui ne pensent en majorité qu’au quotidien et qui ne savent plus très bien si le printemps arabe est, ou non, une bonne chose pour eux.
À suivre : aurevoir le Moyen-Orient
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